LES PIERRES JAUMÂTRES : Les Pierres Jaumâtres sont situées au sommet du mont Barlot, commune de Toulx-Sainte-Croix, dans la Creuse (23). Ces amas rocheux sont appelés tors ou chaos granitiques. Ils correspondent à des noyaux de roche très massifs qui ont résisté à l’érosion intensive au Quaternaire froid, entre −100 000 et −10 000 ans. Sous l'action des pluies, du gel et du vent, les parties décomposées de la roche ont été déblayées entraînant un étrange empilement de blocs rocheux plus résistants. Des cannelures, des sillons verticaux et des vasques ont donné à ces blocs des formes étranges qui ont attiré des légendes pour expliquer leurs formations. Des noms ont été donnés aux pierres les plus étonnantes : la Bascule, l’Oratoire, les Pains de sucre, le Siège, la Grenouille, le Berceau du Diable… L'écrivaine George Sand a situé aux Pierres Jaumâtres son roman Jeanne en 1844. On peut y lire : " Ces blocs posés comme des champignons gigantesques sur leur étroite base, ce sont les menhirs, les dolmens, les cromlechs des anciens Gaulois, vestiges de temples cyclopéens... Ce lieu sinistre, sans grandeur, sans beauté, mais rempli d'un sentiment d'abandon et de désolation, on l'appelle les Pierres Jomâtres. » Ce site classé, était un lieu de promenade prisé de George Sand et de Chopin. Il offre une vue panoramique sur le Berry, le Bourbonnais et la Vallée de Boussac.
JEUDI 07 DÉCEMBRE 2023 : HISTORIQUE DE LA FROMAGERIE JOSEPH COLLIN À LA CHAPELLE MOCHE PAR GÉRARD CLOUET. LES PIERRES JAUMÂTRES DEUX BELLES ÉTIQUETTES ET QUELQUES EXPLICATIONS....AJOUT DE NOUVELLES ETIQUETTES DE SAÔNE-ET-LOIRE (71).
FROMAGERIE JOSEPH COLLIN À LA CHAPELLE MOCHE [61] par Gérard Clouet
Il s'en est fallu de peu que l’histoire de la fromagerie Collin de la Chapelle au Moine ( 61) ne disparaisse des mémoires. Le parcours classique des recherches initiées dans les archives publiques à partir des indications que donne une étiquette permet de disposer d’un ensemble de données consistantes. Et quand un descendant se penche aussi sur son passé familial, c’est un moyen on ne peut plus appréciable pour enrichir les informations. C’est le cas pour Joseph Collin, dont un des arrière-petits-fils, Christopher Provost, a interrogé les membres de sa famille et a pu ainsi obtenir divers témoignages.
Lors du recensement de 1911 à Messei (61), Joseph Collin, né à Athis (61) en 1892, travaille sur la ferme familiale de « La Hélizière » avec son père Amand Collin, sa mère Marie Appert, René, son frère jumeau, et sa sœur Fernande née en 1898. Appelé en 1912, au service militaire, il est réformé pour cause de maladie, décision qui est confirmée lors de la mobilisation d’août 1914. Ainsi à l’écart des menaces de la Grande Guerre, il poursuit ses activités d’agriculteur au sein de la ferme familiale de La Hélizière et peut épouser Augustine Mary (1897-1931) en 1915 à Saint Clair de Halouze (61).
En 1921, le jeune couple et leur fille Yvonne (1918-2010) ont quitté la ferme de « La Hélizière » pour s’installer à Condé sur Noireau (14) où Joseph occupe un emploi de mécanicien au sein de la brasserie Prosper Lefaivre, qui vend également du Cidre et du Poiré (*1). Fernande vient agrandir la famille (1922-2018).
En 1923, toute la famille retourne à Messei où Joseph prend la suite de la ferme de son père. C’est là, cette même année, que naît leur troisième fille Madeleine (la grand-mère de Christopher Provost).
En 1926, à Messei, le recensement indique que Joseph Collin est domicilié à « La Hélizière » et exerce le métier de chauffeur livreur de lait pour l'entreprise Bonnavature de Flers (61). Au sein de cette entreprise, il entretient des liens d’amitié avec Georges Napoly également chauffeur livreur de lait avant que celui-ci ne la quitte en 1929 pour fonder sa propre société de transport encore existante de nos jours à Flers (*2). René Collin son frère jumeau est, lui aussi, installé à « La Hélisière » mais sur la commune de La Chapelle au Moine (61) où il pratique, cette année-là, le métier de scieur.
Dans les années qui suivent, Joseph qui exerce en parallèle le métier d'agriculteur se lance dans la fabrication de camembert dans un bâtiment qu’il loue à « La Hélizière », dans la partie de ce hameau située sur La Chapelle au Moine (*3). Il fabrique ses fromages avec le lait produit sur la ferme et celui acheté aux agriculteurs voisins. Selon les témoignages recueillis par Christopher Provost, il semblerait qu’il ait entretenu des relations suivies avec Maurice Commenchail (*4), également fabricant de camembert à la Chapelle au Moine (61) dans le même hameau, et qu’ils s'entraidaient dans diverses tâches de la vie quotidienne.
Le couple Collin vend son fromage de camembert sur les marchés locaux à Flers, Briouze, Athis ... mais aussi dans les épiceries et à domicile pour les particuliers. Les filles aînées aident leur père pour la fabrication des fromages, son épouse, outre ses tâches de femme au foyer, se consacre en même temps aux activités de la ferme avec son mari (*5). Pour diffuser sa production Joseph Collin a eu recours à deux types d’étiquette différents. Le premier est un passe-partout des éditions Grange dont il existe deux variantes avec une impression en surcharge indiquant la teneur en matière grasse (30 et 35%). Le second type provenant de l’imprimerie Malherbe de Caen joue sur le nom même de la commune en recourant à une illustration mettant en scène un moine. L’illustration de cette étiquette s’inspire grandement de celle de Marcel Levêque dont l’activité de fromager est mentionnée à La chapelle au Moine en 1926. Ce qui laisse à penser que Joseph Collin a, très probablement, acheté la marque de Marcel Levêque quand celui-ci a quitté la commune pour la région parisienne avant 1931 (*6).
Après le décès de sa femme Augustine en juillet 1931, Joseph Collin se remarie le 18 mars 1932 avec Fernande Grosse à Flers (61) avant de décéder à son tour en juillet 1932.
Il ne connaîtra donc pas son fils Joseph Collin qui naît en janvier 1933 à Messei (61). Ce dernier sera recueilli par son oncle René (1892-1968) devenu agriculteur, puisqu’il est recensé ainsi en 1936 à La Hélisière sur La Chapelle au Moine en même temps que sa demi sœur Madeleine. Il est probable que le fonds de commerce et la clientèle du lait de Joseph Collin aient été rachetés par Pierre Vautier fabricant de fromage à Messei (*7) dont les descendants possédaient encore dans les années 2020 un stock d’étiquettes Collin.
Recherches et rédaction Clouet Gérard 2022-2023.
Sources : Témoignages recueillis par Provost Christopher (*1,2,3,4,5). *6 et 7 : voir notices historiques du même auteur [Camembert-Museum, 2023].
Date de dernière mise à jour : 07/12/2023