Coopérative de Vallans (79)

LAITERIE COOPÉRATIVE DE VALLANS  [DEUX-SÈVRES 79]

À la fin du XIXème siècle il y avait environ 250 ménages à Vallans, dont la grande majorité vivaient exclusivement de l'agriculture. Les fermes faisaient ce que l'on appelle aujourd'hui de la polyculture élevage. Toutes avaient des vaches, des champs de céréales, et quelques arpents de vigne. A partir de 1880 le phylloxera commença à faire des ravages et certaines terres perdirent 90 % de leur valeur. Entre 1881 et 1885 toutes les vignes furent détruites. Après ce véritable coup de massue qui ruina
beaucoup de petits propriétaires, l'élevage prit de l'extension ; la population bovine qui était de 240 têtes en 1878 passa à 620 en 1892. C'est de cette époque que date l'essor du mouvement coopératif dans notre région.

Une laiterie coopérative fut créée à Vallans en 1889. Le lait collecté dans la seule commune suffisait à la faire fonctionner. En 1939 elle employait deux laitiers (préposés au ramassage) Damas Autun et Alphonse Talbot, un préposé au fonctionnement de la machine à vapeur, Marcel Bouchet, un beurrier, Ernest Prévoteau et un comptable, François Ollereau. Le chauffeur, qui devait mettre la chaudière en route,  était le premier levé. La propreté de l'établissement était exemplaire.

Vallans 79 centre bourg

365 jours par an :
Les laitiers exerçaient un métier très pénible. Ils devaient se lever tous les jours à 5 heures. Leur première tâche était de nourrir le cheval, ce qui durait une heure. Ils pouvaient ensuite commencer leur tournée. Au début, les charrettes n'étaient pas bâchées, on imagine les conditions de travail hivernales par temps de pluie. Le lait dans le bourg était ramassé par Alphonse Talbot, qui habitait Treillebois alors que Damas Autun, qui habitait rue du Prioulet, s’occupait des écarts. Son parcours le menait successivement de la rue du Prioulet au Petit Village, puis au château d’Allerit à Allerit, aux Touches, à Gautré. Leur tournée réalisée, les laitiers se retrouvaient à la laiterie située au pied de l’actuel château d’eau pour vider les bidons. Mais la journée n’était pas finie. Ils récupéraient le petit beurre, sous produit de la fabrication, et recommençaient leur tournée à l’envers pour le distribuer aux éleveurs avec quelques plaquettes de beurre qu’ils transportaient dans un casier à l’avant de leur charrette. Tout cela s’effectuait au moyen de tickets; il n’y avait pas de circulation d’argent. Une partie des sous-produits était livrée dans une porcherie qui se trouvait rue de la Ganterie.
La machine à vapeur entraînait également un moulin à farine qui se trouvait tout près du minuscule bureau du comptable. Celui-ci était préposé à l’alimentation en grains du moulin et à l’évacuation des sacs de farine. De temps en temps, lunettes sur le nez et cheveux pleins de farine, il interrompait son travail pour s’occuper du moulin.
La coopérative fabriquait un beurre très renommé qui reçut beaucoup de médailles. Il était livré à Epannes par le beurrier. Durant la guerre 1939-1945, tous les chevaux ayant été réquisitionnés par les allemands, cette livraison dut être effectuée avec un bœuf.   (Source : Le Petit Communal)

Informations Complémentaires :
Suite à la publication  sur cette page, de l’historique de la laiterie Coopérative de Vallans, monsieur Gousseau nous apporte quelques précisions importantes : La Coopérative démarrera réellement sa production en 1903, et cessera toute activité en janvier 1944, les quantités de lait livrées étant insuffisantes. C’est alors qu’elle va fusionner avec la laiterie de Coulon (79). Pendant la guerre, la laiterie fabriquait avec le petit lait des fromages blancs, qui étaient expédiés à Paris. Quand la laiterie de Coulon reprit le ramassage du lait, chaque sociétaire avait son numéro gravé sur les bidons. A savoir enfin, que le dernier directeur fut Monsieur Foucher. De nos jours, une rue de Vallans porte le nom de « l’Ancienne Laiterie », les bâtiments furent détruits, et un château d’eau construit au même emplacement.


Date de dernière mise à jour : 05/07/2021