Laiterie Coopérative de Saint-Varent (79)

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Saint-Varent, commune des Deux-Sèvres, abritait au début du 20ème siècle, deux laiteries pour la transformation du lait et la fabrication de beurre et de fromages. Une laiterie Coopérative connue alors sous le nom de la Laiterie des rouges et une laiterie industrielle appartenant à un particulier, Monsieur Paul Réau (1886-1968) connue sous le nom de laiterie des bleus. Une source de revenus très importante alors pour tous les cultivateurs de la région….

La Laiterie Coopérative de Saint-Varent est fondée par un groupe de cultivateurs en 1896 pour la fabrication de beurre. Les bâtiments sont conçus et construits l’année suivante, pas loin de la gare, par l’architecte Mongeaud Paul-Antoine (1850-1923), ingénieur diplômé de l’École Centrale des Arts et Manufacture. Ils comprennent trois salles, une cave, des logements ouvriers à l’étage, un quai pour la réception du lait, des écuries. Le matériel comprend six écrémeuses de la marque Alfa-Laval, deux barattes, un malaxeur et deux moteurs de 30 chevaux chacun. La fabrication du beurre démarre en 1898. La laiterie emploie quatre personnes et travaille avec 14 ramasseurs de lait indépendants.

En 1900, la laiterie collecte auprès de ses sociétaires le lait de 2000 vaches . En 1910, elle est la première du département en termes de collecte du lait et de quantité de beurre produite. Entre 1912 et 1914 une caséinerie et une porcherie sont annexées à la laiterie. Les bâtiments de la porcherie construits en béton armé faisaient 80 mètres de long et 10 mètres de large et accueillaient en 1913, lors de la visite d’une Fédération Agricole de l’Yonne, 896 porcs. Le coût de construction de la porcherie est estimé à 60,000 francs. Les porcs de la laiterie de Saint-Varent n’appartenaient pas à la coopérative, mais à une société de marchands qui employait elle-même les porchers et versait à la Coopérative 0f40 par hectolitre de sérum. À cette époque Monsieur Primault, Conseiller Général des Deux-Sèvres, était le Président et Directeur de la Coopérativede Saint-Varent.

Pour la fabrication de la caséine, le lait est amené dans huit grandes cuves de 3500 litres chacune. Il est cuit au bain de vapeur et le sérum est retiré et refoulé à la porcherie. Le lendemain, après séchage, la caséine est broyée et envoyée à Surgères (17). Mise en sacs, elle est vendue 85 francs les 100 kilos, ce qui rapporte à la laiterie 2,25 centimes par litre de lait écrémé.

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En 1957, la Coopérative de Saint-Varent va fusionner avec la Laiterie de Taizé. Un atelier pour la production de poudre de lait est construit au début des années 1960.

En 1961, la Coopérative de Saint-Varent présidée par Monsieur Mosnay (aujourd’hui décédé) confie à Marcel Pérault de la Coopérative de Saint-Loup-sur-Thouet, la commercialisation de ses produits. Le succès aidant, les deux coopératives fusionneront le 1er juillet 1966. C’est ce qui explique que certaines étiquettes des deux laiteries coopératives portent le même numéro 79G. Les deux coopératives étaient adhérentes à Fromançais, qui avait en charge la commercialisation des produits.

En 1967, un regroupement a lieu avec les laiteries d’Argenton-l’Eglise et Saint-loup-Lamairé. Le nouveau groupe va porter le nom de Coopérative Agricole du Centre-Ouest (CARCO). La production de beurre et de caséine cessent au profit d’une production de camembert pour le groupe avec des marques comme le Thouaret et Le Petit Gars.

Fermeture définitive du site en 1976 au profit de celui de Saint-Loup-Lamairé. Environ 70 personnes vont perdre leur emploi.

Serge Schéhadé [Camembert-Museum, le 26 novembre 2021]

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 07/03/2024