Laiterie Coopérative de Sainte-Soulle (17)

17-Sainte-Soulle (Laiterie Coop-3)

LAITERIE COOPÉRATIVE DE SAINTE-SOULLE, CHARENTE-MARITIME (17AG]

Fondée le 26 mars 1899, Les bâtiments de la Laiterie Coopérative de Sainte-Soulle, située à une douzaine de kilomètres à l’est de la Rochelle, comprenaient un quai de chargement et de déchargement, une salle d’écrémage, une chaufferie date portée 1899, un bureau dont une partie servait de laboratoire d’analyse du lait, et une importante chaudière à vapeur installée par une entreprise de Surgères viendra compléter les installations en 1906. Vers le mois de juin 1911, installation d’une caséinerie qui sera très vite profitable, les bénéfices représentant plus du quart du capital engagé et construction d’une impressionnante porcherie de par ses dimensions et son architecture soignée pouvant accueillir jusqu’à 350 bêtes, nourries avec le sérum produit sur place. Une chambre froide sera rajoutée ultérieurement. La société coopérative fondée tout d’abord pour une période de dix ans, a été ensuite prorogée, à l’expiration de la première période, pour une nouvelle durée de dix ans.

Le ramassage du lait se faisait au début des années 1900 en charrettes à deux roues tirées par un cheval et lourdement chargées de bidons de lait. La quantité traitée en 1912 est estimée à 1.905.000 litres de lait .Fabrication d’un excellent beurre extra-fin, de lait pasteurisé, de caséine alimentaire et industrielle, et quelques tentatives infructueuses de fabrication de gruyère et de fromages de Cantal. Le beurre était vendu à des acheteurs locaux ainsi qu’aux Halles Centrales de Paris. Grâce à sa bonne gestion, à l’excellence de son fonctionnement et à la vigilance de ses administrateurs, la coopérative beurrière est très vite prospère et rentable. Participation à l’Exposition Universelle de Paris en 1900, récompensée d’une médaille pour ses beurres. Diplôme de médaille d’or grand module pour son intelligente administration d’une laiterie coopérative réalisant les améliorations les plus utiles. (Concours Cultural). En 1912, l’usine de Sainte-Soulle participe à l’Exposition Internationale de Turin, où elle obtient un franc succès .

Le produit de la vente du beurre, déduction faite des frais généraux est entièrement réparti entre les sociétaires, proportionnellement aux quantités de lait fournies par eux . Il en est de même du produit de la vente de caséine, après amortissement de l’emprunt nécessité par la construction de l’usine nouvelle et des porcheries. D’ailleurs pour continuer à investir, Sainte-Soulle pouvait parfois se contenter d’une simple annonce dans l’Echos Rochelais comme celle-ci parue en 1913 : « La Laiterie de Sainte-Soulle, demande à emprunter d’un ou plusieurs prêteurs, 20.000 francs. intérêts 4 0/0. — Placement de toute sécurité. S'adresser au président de la Laiterie, à Sainte-Soulle. M. Landriau était directeur de la laiterie de Sainte-Soulle durant la décennie 1910. Il recevait en 1911, des mains de Monsieur Kirsch, délégué du ministre de l’agriculture de l’époque la Croix de Chevalier du Mérite Agricole. Au milieu des années 1920, le président était Monsieur Adolphe Grasset.

La Fabrication de la Caséine : En se lançant dans la fabrication de la caséine qui était monopolisée par un petit nombre d’industriels, la Société Coopérative va emprunter une nouvelle voie. Les résultats sont superbes, et les prévisions faites alors permettaient de dire que le prix de l’usine nouvelle et des porcheries, dont la valeur globale est d’environ 130.000 francs, sera intégralement amortie en cinq ou six ans, par les plus-values réalisées sur les prix offerts par les industriels caséiniers. La quantité de caséine fabriquée en 1912 est de 62.495 kilos.

1938 (l’Écho Rochelais 11 février). MISE AU POINT au sujet du renvoi du gérant-comptable de la laiterie Après vérification des livres par un expert-comptable, il ressort que la tenue des livres de banque et de caisse était assurée avec soins. Sur les livres de fabrication et livres brouillon, nombreuses petites erreurs qui auraient dû être vues et signalées, par la Commission de contrôle. D’autre part, il ressort que les retenues pour frais généraux fixées par le Conseil d’administration étaient Inférieures aux frais réels de la Société. Les réserves ont été ainsi employées pour couvrir les dépenses. On est donc certain, conclut le rapport de l'expert, que les membres de la Commission de contrôle ont rempli leur mandat avec quelque légèreté. Quant au gérant, sa responsabilité se trouve atténuée du fait qu’il n’avait aucune attribution définie

Cessation d’activité en 1964. La caséinerie sera démolie vers 1970.

Serge Schéhadé [Camembert-Museum, le 15 septembre 2021]

Date de dernière mise à jour : 15/09/2021