Laiterie Coopérative de Thairé-d'Aunis (17)
LAITERIE COOPÉRATIVE DE THAIRÉ-D'AUNIS (17AB)
En 1893, à l’initiative de Monsieur Henri Roy fils, est créée la laiterie Coopérative de Thairé-d’Aunis, elle compte alors 124 sociétaires. Dès 1894, la coopérative est récompensée d’une médaille de vermeil à Rochefort et dune médaille d’argent à la Rochelle, en 1895, au Concours Général Agricole de Paris elle est récompensée d’une médaille d’or et d’une médaille de vermeil à Tonnay-Charente. Cette fin de siècle se terminera par un diplôme d’honneur à l’Exposition Internationale de Nice en 1897.
À l’Exposition Universelle de Paris 1900, la Laiterie de Thairé-d’Aunis est récompensée pour la qualité de ses beurres. Elle obtient en 1904 au Concours Général Agricole de Paris, dans la 4ème classe, beurres des Charentes et de la Gironde, une médaille de bronze. Des travaux d’agrandissement sont aussi effectués en 1904. En 1906, au Concours Général Agricole de Paris, dans la 6ème classe, beurres de la Vienne, des Charentes et de la Gironde, la Coopérative remporte la médaille d’argent. On constate que depuis sa création la laiterie est récompensée presque chaque année pour la régularité et la qualité de ses beurres. En 1908 une porcherie est construite.
Le dimanche 29 mars 1914, la Laiterie Coopérative tenait son assemblée Générale annuelle dans une grande salle du café Hillaireau, sous la présidence de M. Henri Roy fils. De l’exposé qui a été fait il résulte que la société a maintenu le niveau de sa production en 1913, malgré l’invasion des campagnols, mais grâce à l’entrée de nouveaux sociétaires de Salles-sur-Mer, et d’Angoulins. La quantité de lait recueillie s’élevait à 4.165.000 litres, ce qui place la laiterie au 4ème rang sur les 49 laiteries du département, et le chiffre de ses recettes atteint un nouveau record à 609.054,76 francs, chiffre qu’elle n’avait jamais atteint. Depuis sa création, la laiterie a vendu pour 5.891.546,49 francs et payé à ses adhérents une somme de 5.112.128,08 francs. Son installation, bâtiment et outillage a coûté à ce jour 108.869,18 francs. Henri Roy est réélu Président par 325 voix contre 124 accordées à Monsieur Maxime Godet.
Pour mieux comprendre l’histoire de la Laiterie Coopérative de Thairé-d’Aunis son évolution et son importance, il faut savoir qu’en 1920, les plus importantes laiteries coopératives en Charente-Inférieure, en terme de collecte et de transformation du lait étaient : (1) Andilly-les-Marais (4.578.420 litres), (2) Tonnay-Boutonne (4.405.971 litres) et (3) Thairé-d’Aunis (3.938.129 litres). Le ramassage du lait se faisait sur les communes de Thairé-d’Aunis, Saint-Vivien, Croix-Chapeau, Ciré-d’Aunis et Yves. En 1926 est construite par la société Buet-Pérochau de Nantes, une chaufferie avec une cheminée circulaire en brique de 25 m de haut. Cette entreprise était spécialisée dans des travaux d’usine et de bâtiments, cheminées d’usine, cerclage, redressements et réparations de cheminées. La fabrication de la caséine a commencé le 16 octobre 1927; elle était vendue au prix moyen de 233,23 francs les cent kilos en 1932, et chaque hectolitre de petit-lait a produit 2,707 kilos de caséine. Une assurance contre la mortalité des vaches est proposée aux sociétaires adhérents. En 1930, l’Union des Laiteries Coopératives Centrales (ULAC) est créée.
En 1933, M. Henri Roy fils faisait parvenir le dernier compte de gestion de la Laiterie coopérative de Thairé-d'Aunis, dont il est l’actif président depuis quarante ans, à un journal local. Ce document est très instructif. Il nous apprend qu'en 1932, le nombre des coopérateurs de la Laiterie était de 600 avec un total de 2.700 vaches laitières. Le volume du lait recueilli s’élevait à 6.120.433 litres, dont 136,545 vendus en nature et 5.983.8S8 transformés en beurre. Il a été fabriqué en 1932, un total de 255.781 kilos de beurre, soit 1 kilo de beurre par 23,39 litres de lait ; le prix de vente moyen du beurre pour toute l'année avait été de 16,85 fr. contre (17,13 fr. en 1931, 17,70 fr. en 1930, 21,51 fr. en 1929, 20,37 fr. en 1928, 18,34 fr. en 1927, 18,76 en 1926. & 15,10 en 1925).
On a fabriqué, en outre, 162.008 kilos de caséine et vendu le sérum, produit résiduaire de cette fabrication. Le total des recettes s'est élevé à 4.981.408,50 francs, et il a été versé aux sociétaires 4.354.752 francs. L'excédent ayant été absorbé par les dépenses. En 1933, le litre de lait a été payé 0,71 francs aux sociétaires. Chaque vache donnant un rendement moyen de 2.266 litres de lait, le produit brut moyen annuel de chaque vache a donc été en 1932, de 1.612,87 francs, auquel il faudrait ajouter la valeur du veau ainsi que celle du lait consommé à la ferme ou vendu en nature. Ces chiffres sont éloquents et les résultats obtenus par la Coopérative de Thairé-d’Aunis font honneur à Monsieur Henri Roy fils, le plus ancien président des laiteries coopératives des Charentes et du Poitou. (1)
En 1932, est construite une salle de réunion qui sera transformée quelques années plus tard en logement patronal. En 1934, au Concours Général Agricole de Paris, dans la catégorie beurres de la Charente et de la Charente-Inférieure, la Coopérative remporte le diplôme de 1ère médaille d’argent. À la fin des années 1930, de nouveaux travaux sont votés et l’outillage est modernisé.
En 1941, pendant la guerre, la fabrication de fromage va démarrer. On y fabrique des fromages de type hollandais comme le gouda et l’Edam, des fromages frais et des pâtes pressées, du saint-Paulin. Cette nouvelle activité se fera au détriment de la production de caséine qui va s’arrêter. En 1954, le président de la coopérative est Monsieur Chaussat secondé par son directeur M. Auger. Cessation d’activité en 1975.
Serge Schéhadé [Camembert-Museum, première publication le 09 septembre 2021]
Sources :
(1) La Gazette du Village, unique numéro de 1933.
Date de dernière mise à jour : 15/09/2021