Coopérative d'Arçais (79)

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LAITERIE COOPÉRATIVE D’ARÇAIS [DEUX-SÈVRES 79] par Marcel Gousseau.

SITUATION :  Arçais, petit village de 600 habitants, est situé dans le marais mouillé, devenu au fil des ans, un haut lieu du tourisme maraîchin. Une halte s’y impose. La ville de Niort est à seulement 17 kilomètres d‘ici. Les départements de la Vendée et de la Charente-Maritime sont tout proches. Nous essayerons ici de retracer pour vous le plus fidèlement possible l’histoire de cette laiterie Coopérative à partir de documents personnels et d'extraits de la Base Mérimée.

HISTORIQUE : Cette laiterie industrielle est bâtie près de la gare, en 1913, par la Société Coopérative Laitière d'Arçais, qui avait fait construire une première fabrique aux Massacries, écart d'Arçais, en 1891. Il semblerait que les bâtiments des Massacries aient été démolis, hormis une porcherie construite en 1895, après l'édification de cette usine. Le 11 décembre 1908, lors de l'assemblée générale annuelle, Monsieur Constant Paris, président sortant exprime son intention formelle de ne pas conserver ses fonctions. Cette décision est regrettée de tous et de nombreux témoignages de sympathie vont s'exprimer. Un nouveau bureau est élu composé de Monsieur Eugène Tardy (Président), de MM.Ballanger Alfred & Travers Eugène (vice-Présidents), de M. Jamois Edouard (Trésorier), de M. Larrignon Alfred (secrétaire) et Monsieur Louis Bonneau (Directeur-Comptable). Les comptes pour l'année écoulée sont approuvés et font ressortir les données suivantes : Lait travaillé 1.003.484 litres, beurre produit 48481 kilos, prix du kilo de beurre 2 francs 757, lait payé aux sociétaires 130166 francs, frais généraux 9143 francs, assurance du bétail par tête 2F20.

La composition du bureau pour l'année 1910 était la suivante : Président : M. Eugène Rousseau. Vice-Présidents : M. Achille Manteau & Pierre Tardy. Trésorier : M. Constant Paris. Secrétaire : M. Pierre Texier.

À partir de 1924, on y fabrique de la caséine puis, en 1945, un atelier de production de fromage de type gruyère est créé. L'activité de cet établissement cesse vers 1955 au moment de sa fusion avec celui du Mazeau (Vendée). Le bâtiment est acheté par un particulier en 1995.

DESCRIPTION  : Atelier de plan régulier en U, en moellon enduit, en rez-de-chaussée surélevé avec toit en tuile mécanique à demi-croupes. Dans les élévations, la brique est utilisée en chaînage d'angle, corniche, bandeau d'appui et encadrement des baies. Elle est également appareillée de manière à constituer des motifs losangés à hauteur de soubassement. Les linteaux métalliques portent le marque de fabrique de Trignac et Homecourt, nom d'une fonderie de Moselle. Le quai de réception est couvert d'une charpente métallique

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FONCTIONNEMENT : À ses débuts, un seul laitier était en charge de la collecte du lait dans Arçais et ses environs, transportant des bidons de 200 litres et mesurant au décalitre les quantités livrées par les sociétaires. Comme dans toutes les laiteries de la région, on y fabrique surtout du beurre et de la caséine. Une médaille de bronze au Concours Général Agricole de Paris en 1925, catégorie beurre des Deux-Sèvres et de la Vendée,  viendra récompenser le travail de cette usine. La laiterie coopérative d’Arçais, était aussi adhérente à l’Association Centrale des Laiteries des Charentes et du Poitou comme 43 autres usines des Deux-Sèvres en 1934.
Création en 1945, d’un atelier pour la fabrication de fromage de type gruyère. Le sérum  de lait était distribué aux cochons. C’est l’époque où la laiterie est dirigée par Monsieur Marchand (directeur) et Monsieur Mitteau Martial (président), entourés de  quatre autres employés occupant des fonctions diverses à l’usine.
Arrêt de la fabrication vers 1953, l’usine devient alors centre de ramassage avant de fermer définitivement ses portes en 1955. La collecte du lait sera reprise par la laiterie du Mazeau en Vendée.

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AUTRES INFORMATIONS : "Le 20 décembre 1893, une violente tempête avec éclairs et tonnerre, est signalée sur les divers points du département des Deux-Sèvres. À Luché, coup de tonnerre si violent, qu'une femme est tombée à terre sans connaissance. Sur Arçais vers les 4 heures du soir un véritable ouragan, mais de courte durée et ayant tous les caractères d'une trombe, s'est déchaîné; l'usine de la laiterie coopérative, rapporte l'observateur de cette station, a été particulièrement éprouvée; la toiture de la porcherie a été arrachée ensevelissant sous les décombres, nombreux animaux, qui, par miracle n'ont été que blessés; la cheminée du logement du porcher a été rasée et projetée avec force sur la maison d'habitation. Le porcher lui-même en voulant franchir les quelques mètres qui séparent son logement de la porcherie a été jeté et roulé à terre"

Marcel Gousseau pour [Camembert-Museum] le 10 mars 2014.

 

 

Date de dernière mise à jour : 13/03/2024