Damoy Julien (31, Boulevard Sébastopol, Paris, 75)

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Julien Damoy est né le 31 janvier 1844, à Irreville, dans le département de l’Eure (27). Il était un homme entreprenant, brillant et très actif. Quand on étudie le parcours professionnel de ce Monsieur Damoy, épicier à Paris, on ne peut qu’établir un parallèle avec un autre épicier de l’époque, Félix Potin : Julien Damoy installe son siège social boulevard Sébastopol à Paris (Comme Félix Potin), il conditionne ses denrées alimentaires dans des usines lui appartenant et installées à la périphérie de Paris (Comme Félix Potin) et enfin le point le plus important et le plus révolutionnaire pour l’époque, c’est l’installation de succursales multiples (comme Félix Potin).

En 1905, constitution de la société d’Alimentation Damoy, siège social situé au 31, boulevard de Sébastopol (Paris). Usine, entrepôt et magasin rue Collange et rue Belgrand à Levallois-Perret. Des magasins de vente à Paris, autre que boulevard Sébastopol, au 2, rue Berger, et 50 rue Saint-Denis. En 1910, à la lecture du rapport du Conseil d’administration, on apprend que le chiffre d’affaires est en progression constante, que la société englobe quinze établissements différents sans compter les dépendances, dont une maison de vente au détail au 31,33,35,37,39 Boulevard Sébastopol, 2 rue Berger, 50,52,54,56,58,60 rue Saint-Denis, 1,3,5 rue de la Cossonnerie, On apprend aussi que les Ets Damoy sont propriétaires des murs au 37 & 39 Boulevard Sébastopol et 3 rue de la Cossonnerie.

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Depuis l’origine de la société Julien Damoy, le chiffre d’affaires et les bénéfices des établissements existants sont en progression constante. De nouvelles succursales sont créées. En 1910, le patrimoine de la société englobe quinze établissements différents sans compter les dépendances, dont :

1° Une maison de vente au détail à Paris où la société occupe les immeubles au 31,33,35,37,39 du Boulevard Sébastopol, 2 rue Berger, 50,52,54,56,58,60 rue Saint-Denis, 1,3,5 rue de la Cossonnerie, qui complètent le quadrilatère formé par le boulevard Sébastopol, la rue Berger, la rue Saint-Denis et la rue de la Cossonnerie. 2° Cinq maisons de vente au détail dans la banlieue de Paris (Vincennes, Saint-Mandé, Saint-Denis, Clichy et Rueil). 3° Deux maisons de vente pour livraisons et expéditions à Paris : 228, Faubourg Saint-Martin et 75/77 rue Saint-Denis. 4° Quatre usines : deux à Paris, une à Levallois-Perret, et une à Ivry, d’une superficie totale de 55000 mètres carrés. 5° Un établissement sourcier à Juvisy. 6° Deux comptoirs d’achat au Havre et à Villeneuve-sur-Lot. Ces établissements emploient de 1500 à 1800 personnes. Les quatre usines livrent et expédient les produits qu’elles fabriquent aux maisons de vente et à plus de 2500 dépositaires de banlieue, de province et de l’étranger, dont 150 sont liés par contrat avec la société.

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Examinons maintenant le rapport des Commissaires aux comptes daté du 29 novembre 1911. En voici les termes exacts :

Messieurs,Selon les prescriptions de l’article 32 de la loi du 24 juillet 1867 sur les sociétés, et de l’article 27 de nos statuts, vous avez bien voulu, dans votre dernière assemblée générale du 20 décembre 1910, nous confier le soin d’examiner la comptabilité des Ets Julien Damoy pendant l’année commerciale 1910-1911, d’en contrôler les résultats et de vous faire un rapport sur la situation de notre société au  30 juin, sur son bilan et sur les comptes présentés par Messieurs les membres du conseil d’administration. C’est ce rapport que nous avons l’honneur de vous soumettre, étant observé que, selon la règle édictée par l’article 35 de la loi du 24 juillet 1867 précitée et de l’article 32 de nos statuts, il a été déposé à notre siège social le 29 novembre 1911, pour être tenu à la disposition de Messieurs les sociétaires qui pouvaient désirer en prendre connaissance. L’impression qui nous est restée de notre travail de contrôle nous permet d’affirmer que la comptabilité est établie avec le plus grand soin, et que les chiffres qui entrent dans la composition détaillée de la situation générale qui nous a été présenté sont, de tous points, conformes aux résultats que font ressortir les différents livres de comptabilité dont nous avons eu communication, et notamment le livre-journal. Ces résultats, que nous devons vous soumettre, sont ceux qui entrent dans la composition du tableau ci-après, Actif et Passif , au 30 juin 1911. Ainsi que l’indique ce bilan, le compte de profits et pertes, fait ressortir un solde de 1.113041,48 que votre conseil vous propose de répartir comme suit :

1° A la réserve légale 5 pct (Art 41 des statuts) soit 55652,05 frcs

2° Aux actionnaires à titre de premier dividende 5 pct (Art 41 des statuts) soit 500.000 frcs. Reliquat de 557389,43 francs

3° Au Conseil d’administration 10 pct de ce reliquat (Art 41 des statuts) soit 55738,95 frcs.

4° Aux actionnaires à titre de deuxième dividende 100.000 francs.

5° L’excédent libre de 301650,48 est appliqué à la réserve supplémentaire.

Ceci exposé, nous vous demandons de vouloir bien approuver le bilan et les comptes qui vous sont présentés, ainsi que la répartition et application du solde du compte profits et pertes qui vous sont proposées par votre conseil d’administration. Rapport signé par les Commissaires M. Laurain et Pradier.

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Damoy 01nv julien 751 Damoy-06nv (julien 752) Damoy-12nv (Julien 7512) Damoy-50nv julien 7550

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 Investir dans la vigne : Un signe de réussite qui ne trompe pas.

L’acquisition de vignobles dans le Bordelais et en Bourgogne par Julien Damoy, peut être interprété comme un signe de réussite certain. L’homme a des idées et plein de projets. C’est vers 1910, que Julien Damoy va acquérir le Château de By, dans le bordelais, domaine construit en 1876, par un Monsieur Rubichon. Damoy aimait cette propriété où il y séjournait souvent. Dans les années 1920, Il devenait le propriétaire d’un autre domaine, à Gevrey-Chambertin en Bourgogne. Il se déplaçait souvent de l’une à l’autre de ses propriétés pour s’assurer de la bonne marche de ses affaires. Il était aussi propriétaire à Romanèche-Thorin, dans le Beaujolais, du château Du Moulin à vent. Le château de By sera revendu en 1961, à un parlementaire, Monsieur Kaskoreff.

Les Produits : De nombreux produits d‘épicerie, comme la moutarde de Dijon, les confitures, les vins fins, le café, des fromages de camembert, Maroilles, Pont-l’évêque, du chocolat, de la chicorée et j’en passe étaient commercialisés par les Ets Damoy. Tous ces produits, comme l’indique notre facture, étaient purs et emballés dans des paquets, boites ou bouteilles, cachetés ou plombés dans ses usines. On y trouvait aussi des fruits ainsi que des légumes. 

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Julien Damoy décédera le 8 mars 1941, à Bégadan , département de la Gironde (33),laissant derrière lui un important patrimoine.

Serge Schéhadé (Camembert-Museum le 24 mars 2013)

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 10/02/2021