Laiterie Coopérative de Gault-Saint-Denis (28)

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Le lundi 21 mars 1910, à 14h30, des producteurs laitiers de Gault Saint-Denis, Voves, Bonneval et de la région étaient invités à assister à une réunion préparatoire qui devait avoir lieu sous la véranda du café Moreau à Bonneval, dans le but de discuter de la création d'une laiterie coopérative près de la gare de Gault Saint-Denis. Le résultat de ces discussions fut positif, puisque le 30 mai 1910, la Laiterie était fondée officiellement et que le 20 décembre 1910, l'usine démarrait son activité.

En 1913, un groupe de la Fédération des Syndicats Laitiers de l'Yonne, visitait la laiterie coopérative, et la décrivait ainsi : La laiterie est isolée et située à environ 400 mètres de la ligne de chemin de fer de Voves à Châteaudun, ce qui oblige à transporter le lait traité et le beurre à la gare par voiture; c'est un désavantage sur les Coopératives de Corbeilles- du- Gâtinais et Ladon. Le lait est vendu à l'Union des Crémiers de Paris.
La Coopérative ayant dans son marché vendu un chiffre de litres de lait et ce chiffre étant de beaucoup dépassé aujourd'hui, le surplus est transformé en beurre, vendu à Paris, au prix d'environ 3 francs le kilo, de la crème et du lait écrémé. La beurrerie est plus importante que dans les laiteries du Loiret et comprend plusieurs écrémeuses Alfa-Laval, une baratte malaxeuse normande, une presse à beurre, une machine à glace; il est entendu qu'il existe un pasteurisateur. Le lait écrémé non vendu est refoulé dans une cuve chauffée à la vapeur pour en extraire la caillebotte, vendue à la Société dite "la Lactic". De la caillebotte, on extrait le sérum restant qui est conduit à une porcherie adjointe à la laiterie et contenant 60 porcs environ nourris par ce sérum additionné de tourteaux et farineux divers- La force motrice de l'usine est fournie par un générateur horizontal en briques de la force de 25 chevaux-vapeur, modèle très avantageux. La Coopérative vend à l'Union des Crémiers mais se charge de tous les frais elle-même.
Le capital versé par les coopérateurs est de 35.000 francs, intérêt 4 0/0. Emprunt de 60.000 fr. à 2 0/0. L'annuité est de 4,000 fr. Retenue 4.300 fr. par mois. Le ramassage est payé 0 fr. 25 du kilomètre et 0 fr. 10 par pot au-dessus de 25 pots. La laiterie traite environ 8.600 litres par jour et augmente mensuellement. Je note que dans toutes les laiteries visitées, les eaux sales sont conduites dans des buses ou des drains dans des terrains d'épandage distants de l'usine d'environ 6 a 800 mètres.
Là, s'est terminée la visite des laiteries de vente directe du lait, et par conséquent, celles qui nous intéressent le plus spécialement.

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À partir du mois d'octobre 1917, la coopérative comptait parmi ses clients les plus importants, l’Union des Coopérateurs de Paris, et ses 80000 membres inscrits, qui s’étaient engagés par contrat, de prendre livraison de la totalité du lait livré par les producteurs à leur coopérative. Ce contrat fut renouvelé d’année en année, sans jamais être remis en question. Le département faisait partie alors du bassin laitier Parisien, ce qui voulait dire que la majeure partie de la production laitière était expédié vers Paris et sa région.

Les principaux dirigeants de la Coopérative en 1910 :
Monsieur  IMBAULT. P. (président)
Monsieur  BINEY (secrétaire)
Monsieur MICHAISE RENAUD  (directeur de l'usine)
Parmi les employés, nous retrouvons M. Edmond Villette, né le 29 janvier 1915, à la Ferté-Villeneuil, ancien charretier et employé de la laiterie du Gault-Saint-Denis.

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En 1926, la Laiterie Coopérative de Gault-Saint-Denis faisait partie avec Sancheville et Fresnay-l’Evêque d’un groupe coopératif. Elle collectait en 1929, une quantité de  5.681.477 litres de lait, dont 4.901.440 litres furent expédiés à Paris, et 22134 kilos de beurre furent fabriqués avec les excédents. 

Les principales fabrications fromagères étaient les Coulommiers et Camemberts .
SPÉCIALITÉ RÉGIONALE  MARQUE  " LE DAUPHIN " .
FROMAGE  MARQUE  " LE BEAUCERON " 30 PCT MG.
FROMAGE  MARQUE  " LE BEAUCERON " 40 PCT MG.

En 1944 (juillet), la Laiterie Coopérative de Gault-Saint-Denis, située à environ 100 kilomètres de Paris, se prête à des essais sur le procédé Wiser sur le prolongement de la durée de conservation du lait. Bien que la pasteurisation du lait se terminait à midi, le lait transporté dans une citerne n’arrivait jamais à paris avant 19h/20h, et parfois suite à des pannes vers 22h. La température du lait à l’arrivée en gare laitière de la Chapelle pouvait ainsi varier sur une période de 6 jours de 23 à 28 degrés. La durée de la vie commerciale (1) du lait pasteurisé était à l’époque de 20 à 22 heures et la survie commerciale du lait stabilisé de 3 à 4 heures. D’où l’intérêt de ce nouveau procédé, mais l’expérience fut un échec.

L'usine cessera son activité en 1972.

Serge Schéhadé [Camembert-Museum, le 15-03-2015]

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 28/04/2020