Gibert-Jardin (14) : Historique de la Laiterie-Fromagerie de Saint-Marcouf.

Gibert-Jardin (Saint-Marcouf)

La Fromagerie de la ferme de la Vieille Horloge, et son architecture d'une ferme typique du Bessin est de nos jours un gîte familial qui s'ouvre sur les vertes prairies normandes

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Henri Louis Gibert né en 1900 à Saint-Marcouf, épouse Henriette Jardin, née en 1904 et originaire d’Isigny-sur-Mer. Elle est la fille de Henri Jardin, négociant en beurres à Isigny, maison fondée en 1874, bien avant la création de la Coopérative Dupont d’Isigny fondée en 1889. Le couple donne naissance à deux enfants : Jean-Pierre en 1926 et Rosine en 1931, tous deux nés à Saint-Marcouf. Le couple vit en 1926, à la ferme de l’horloge avec Gibert Georges et Eugénie (les parents de Henri) et emploie un jardinier, une cuisinière et une femme de chambre.

En 1934, le couple est bien installé dans son exploitation et décide de se lancer dans la fabrication de fromages, du camembert principalement. Henri Gibert fera plusieurs stages de perfectionnement, dont un à la fromagerie de Lessay, propriété de la famille Réaux. D’ailleurs, le recensement de la population de 1936, désigne Henri Gibert comme éleveur fromager et non plus comme éleveur seulement. Il emploie Mauger Pierre (fromager), Mauger Marcelle (fromagère) ainsi que deux ouvriers agricoles et une cuisinière. Les quantités de lait ramassé et le nombre de fromages fabriqués sont difficiles à estimer, mais sont sûrement très modestes de l’ordre de 300 à 400 fromages par jour. Le lait provient des 60/70 vaches laitières de la ferme, ainsi que du lait acheté à des cultivateurs voisins.

Les fromages étaient vendus à un mandataire des Halles qui s’appelait Emile Werchemer, qui était juif, et dont la famille Gibert est restée sans nouvelles après la guerre.

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Quand la guerre éclate en 1939, Henri Gibert est mobilisé. Henriette, son épouse va essayer d’assurer toute seule la production de fromages de camembert et de petits suisses. Mais vue l’ampleur de la tache elle arrête la production fin 1939, début 1940. Pour ne rien arranger, l’exploitation et la maison sont réquisitionnés par les allemands.

Dans les années 1960, la famille Gibert abandonne l’élevage de vaches laitières de races normandes pour s’intéresser aux chevaux de course. Le matériel de la laiterie sera vendu aux établissements Simon.

Sources : Mme Rocher correspondance.

Serge Schéhadé, Camembert-Museum, première publication le 21 mai 2011.

 

 

Date de dernière mise à jour : 17/12/2021