Coopérative Laitière d'Auxerre (89)

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LAITERIE COOPÉRATIVE D'AUXERRE (89)

C’est en 1922 que la Laiterie Coopérative d’Auxerre est fondée. La collecte du lait est estimée selon les saisons entre 10.000 et 15.000 litres de lait par jour. Ce lait, ramassé quotidiennement chez plus de 1100 adhérents et travaillé selon les conditions les plus modernes de cette époque, était utilisé soit pour l’alimentation en lait de la ville d’Auxerre, suivant une nouvelle méthode de pasteurisation à basse température, qui préservait les arômes et les éléments nutritifs du lait, soit à la préparation de crème et de beurre pasteurisés de qualité supérieure ou alors à la fabrications de fromages de variétés différentes tels que le coulommiers, le camembert, ou même un fromage genre Pont-l’évêque.

Les excédents de lait écrémé étaient transformés sur place en caséine ou en présure. Désireux de donner à leur clientèle les garanties maxima de qualité, les dirigeants de cette usine moderne ont apporté dans l’organisation matérielle les perfectionnements les plus récents, particulièrement pour le nettoyage et la stérilisation des différents récipients utilisés. René Robineau, agriculteur demeurant à Augy (Yonne), était en 1927, le Président de la Laiterie Coopérative d’Auxerre. Il était aussi le Président de la Fédération Laitière de l’Yonne. En 1933, M. Robineau était l’un des administrateurs de la Société Anonyme de Commission et d’Exportation des Produits Laitiers, située 5, rue Tronchet à Paris, une nouvelle société qui avait pour objet la vente à la commission des beurres, produits et sous-produits de tous expéditeurs, mais particulièrement des coopératives laitières. (1). (1)

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En décembre 1927, la Fédération des laiteries coopératives et des syndicats laitiers du bassin de Paris, qui groupe près de 40,000 producteurs, dont les produits, en grande partie ravitaillent la capitale, tenaient leur congrès à Auxerre, qui réunissait, cent cinquante délégués, la plupart présidents des coopératives et syndicats laitiers du Loiret, de l'Eure, des Ardennes, d'Eure-et-Loir, de l'Yonne, etc., et qui était présidé par Monsieur Donon, sénateur du Loiret, secrétaire de la commission de l'agriculture et des douanes du Sénat, président de la Fédération. La matinée fut consacrée à la visite de l'usine de la Laiterie Coopérative d'Auxerre. Puis avait lieu un banquet qui réunissait, sous la présidence de M. Sadon, secrétaire général de la préfecture, qu'assistaient MM. Fernand Bouquigny, conseiller général d'Auxerre, et Jean Moreau, représentant le maire, les congressistes ainsi que le président et les membres de la chambre d'agriculture et de diverses organisations agricoles de l'Yonne. Au congrès furent tout d'abord discutées d'importantes questions techniques. C'est ainsi que, sur rapport du directeur de la laiterie coopérative d'Auxerre, et de M. Dornic, l'assemblée s'est montrée favorable à la pasteurisation à basse température du lait en provenance directe des fermes. Le problème du lait fut ensuite examiné sous tous ses aspects. En terminant ses travaux, le congrès a mis définitivement au point l'organisme de vente en commun qui, prochainement, répartirait à Paris même le lait, le beurre et les produits fromagers de tous les syndicats laitiers et des coopératives laitières affiliées à la Fédération du bassin de Paris. (2)

Sous le titre Un exemple de mercantilisme, le Cultivateur Aveyronnais écrivait en 1931 : Un fait typique de mercantilisme vient de nous être signalé à propos de la vente des fromages à Paris. La Laiterie Coopérative d'Auxerre fabrique des camemberts qu'elle expédie en partie à Paris et livrait au commerce il y a quelques mois, au prix de 2 fr 70 l'unité. En règle générale ils étaient revendus au détail au prix de 3 fr. 75, le revendeur s'octroyant un bénéfice de 1fr05, ce qui faisait déjà du 40 pour cent, une paille vous voyez, mais qui peut couvrir quelques risques de perte. Mais le prix du lait et de ses dérivés étant en régression, la Coopérative ne vend plus, à l'heure actuelle, que 1 fr. 80. Croyez-vous que les revendeurs aient baissé leur prix de vente? Non, ils vendent toujours au même prix, ce qui leur fait maintenant du 100 pour cent. Le consommateur est non seulement pillé, mais cet acte de mercantilisme a un autre résultat funeste : c'est qu'il condamne la consommation à stagner au lieu de s'amplifier, comme il en serait, si les fromages étaient descendus au prix de 2 fr. 85 l'un. Donc la marchandise n'a pas d'écoulement suffisant pour la laiterie et le producteur de ce fait, ne touche pas le prix qu'il devrait toucher pour son lait. Tout s'enchaîne et une fois de plus, le producteur est victime de ce fait de mercantilisme. (3)

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En 1941, Monsieur Bigorre, le directeur de la laiterie coopérative d’Auxerre, faisait partie d’un comité scientifique laitier, chargé de l’élaboration d’un programme d’études scientifiques portant sur l’ensemble des problèmes du lait, ayant trait à l’amélioration de la qualité des produits laitiers.

En 1953, selon l’Annuaire National du Lait, la Laiterie Coopérative d’Auxerre faisait partie avec la Coopérative de Fontenoy, la Coopérative de Laroche à Migennes, la Coopérative de Villeneuve-sur-Yonne et la Coopérative de Ramassage de Crème de la Puisaye de L’UNION DES COOPÉRATIVES LAITIÈRES DE L’YONNE (UCLY), dont le siège social était à Auxerre, 20 rue de Preuilly. Cet ensemble commercialisait du lait pasteurisé, du lait en poudre, du beurre pasteurisé, du camembert, des carrés de l’Est, coulommiers, Saint-Florentin, crème pasteurisée, fromages frais, yaourts, caséine.

Les Récompenses : Médailles d’Argent pour son Beurre pasteurisé à Paris en 1966, 1967. Médaille d’Argent pour sa Crème pasteurisée à Paris en 1965. Médaille de Bronze pour sa Crème pasteurisée à Paris en 1966. Médaille d’Argent pour son Lait aromatisé emprésuré Caramel, Paris : 1966. Médaille de Bronze pour son Yaourt nature, Paris en 1968. Médaille d’Argent pour son Yaourt aux fruits Framboise, Paris : 1966, Médaille de Bronze pour son Yaourt aux fruits Framboise, Paris : 1965. Médaille d’Or pour son Fromage frais pasteurisé 40 %, Paris : 1967, Médailles de Bronze pour son Fromage frais 1/2 sel 60 %, Paris : 1967, 1968, Médaille d’Or pour son Saint Florentin 60 %, Paris : 1965, Médaille de Bronze pour son Saint Florentin 50 %, Paris : 1968, Médaille d’Argent pour son Fromage à la cendre 50 %, Paris : 1966. Médaille d’Or pour son Lait en poudre spray 26 %, Paris : 1966, Médailles d’Argent pour son Lait en poudre spray écrémé, Paris : 1967, 1968.

À partir de 1969, les médailles sont pour la Laiterie de Monéteau.

Historique en cours.........

Sources : (1) Un article paru dans l’Illustration de 1927. (2) Le Petit Parisien : journal quotidien du soir 22 décembre 1927. (3)  Le Cultivateur Aveyronnais : journal agricole illustré, paraissant tous les dimanches : agriculture, élevage, viticulture, 1931

Serge Schéhadé [Camembert-Museum, le 28 août 2021]

 

Date de dernière mise à jour : 02/09/2021