Curiosités Tyrosémiophiliques

QUELQUES CURIOSITÉS TYROSÉMIOPHILIQUES

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Le monde des collectionneurs d’étiquettes est un monde où les évènements sont rares. C’est le monde paisible qui lie le commerce du fromage à celui de l’imprimerie, celui qui concilie les souhaits du créateur aux besoins du fromager. J’ai pu cependant relever quelques plaisantes curiosités qui viennent perturber ce long fleuve de lait tranquille. Je vous les soumets ici dans l’ordre d’apparition sur votre écran :

 

Une étiquette imprimée à l’envers qui a fini son existence chez les collectionneurs mais n’a pas eu, je le suppose, le privilège de connaître le contact avec le public. Il existe une étiquette des Prélats dont le mot camembert s’est orthographié avec un « n » en place du « m ». Celle-ci a échappé à la vigilance de l’imprimeur et du distributeur ; avant que ce dernier ne la retire du circuit, un certain nombre d’exemplaires ont enrichi les collections.

 

Un camembert venu d’ailleurs où une zébu remplace la vache normande. Un autre de la fromagerie française de Meknès où les vaches, les moutons et les dromadaires font bon ménage. Plus inattendu, ce petit gruyère d’Ajaccio dont l’étiquette s’orne d’un ours blanc.

 

Quelques thèmes surprenants : le cha-cha-cha pour accompagner certainement la mode du moment ; l’œil qui regarde Caïn au fond de la tombe ; cette étiquette curieusement cassée d’un camembert fabriqué en Thiérache. Ou encore cette vache de bois dont on se méfie d’emblée de sa production fromagère !

 

D’autres façons originales d’utiliser la surface de l’étiquette, le Clos qui permet de lire l’étiquette tête-bêche ce qui facilite la présentation en linéaire (on retrouvera cette disposition sur un certain nombre d’étiquettes). Une autre façon de lire l’étiquette, cette astucieuse imbrication de la vache et du fermier ; enfin l’étiquette du Père François déterminant un nombre de parts possibles (sectionnement rare sur une étiquette de cette époque.)

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La solution adoptée par la laiterie Tessier avec ces deux étiquettes complémentaires, fille et garçon, astuce encourageant l’achat de deux fromages. Cette utilisation commerciale de l’étiquette se retrouvera par exemple avec les séries : Poil de Carotte, les Ducs… ou pour les nombreuses promotions qui viennent volontairement bousculer l’harmonie des étiquettes.

 

Curieuse étiquette que celle de Peyssac, voulant se confondre avec une étiquette de vin où le thème de ce camembert fabriqué en Berry empruntant à la marque Banania son controversé « Y’a bon ». Le « sans ticket » confirme, lui, par sa pauvreté, l’état du moment.

  

Deux autres utilisations intéressantes du format avec ces deux étiquettes « le Dessert » et « le Supporter ». 

 

Des productions très locales nous surprennent aussi par leur manque d’inhibition, c’est le cas du fromage le « Allay » puisant son inspiration chez Picasso ou une, parmi tant d’autres étiquettes de Pennac, « le coup de pied au c…Calvados ».

 

Quelques animaux qu’on n’imaginerait pas sur une étiquette de fromage s’y retrouvent pourtant : fourmi, escargot, ou comme ici écrevisse et grenouille.

 

La pourtant très peu impudique étiquette pour Fromince où sous la pression de la morale publique la jeune fille a dû très vite aller se rhabiller. Quelques étiquettes ont pu en réchapper par « miracle ».

 

Le Général de Gaulle n’a sans doute jamais eu vent de cet amusant petit découpage, peut-être un hommage anonyme à sa célèbre phrase “Comment voulez-vous gouverner un pays qui compte plus de fromages que de jours dans l'année ?”

 

Dernière curiosité, cette étiquette produite à 30 exemplaires par la société Carré Noir pour le compte d’Antenne 2 en 1982 et destinée à illustrer le produit Camembert lors d’une émission de cette chaîne.

Michel Coudeyre [Camembert-Museum, le 03 avril 2011]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021