Historique de la Laiterie Fromagerie Georges Bélékis, Nicole Bélékis à Ger, Manche.

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FROMAGERIE GEORGES BÉLÉKIS [TRAVAIL COLLECTIF DES GÉROIS]

C’est en 1918, à la fin de la guerre avec la Turquie que les deux frères Constandi et Georges Bélékis décident de quitter la Grèce et d’émigrer en France. Ils partent de l’île de Corfou et se retrouvent, on ne sait comment à Livarot, où Georges Nicolas Bélékis, né le 25 mars 1888 à Fourka (Grèce), va trouver du travail à la fromagerie Georges Bisson. C’est alors qu’il rencontre sa future épouse, en la personne de mademoiselle Aurélie Charlot ou Charlet, veuve de Monsieur Isidore Normand, originaire de Sainte-Marguerite de Viette (14). Le couple va s’installer à Ger, rue de la Haute-Louverie, et créer une fromagerie qui portera le nom de fromagerie de la Haute-Louverie, connue aussi sous le nom de fromagerie de Ger. Par la même occasion, Georges Bélékis, contrairement à son frère Constandi, va demander à être naturalisé français. De ce mariage, naîtra le 3 août 1921, à Ger, département de la Manche, un garçon prénommé Nicole. (Le choix de ce prénom posa problème à l’Etat-Civil). À sa majorité, Nicole Bélékis, comme son père, choisira la nationalité française.

Le 09 février 1927, Monsieur Georges Bélékis dépose la marque de fromage, "Fromagerie de la Haute-Louverie" au greffe du Tribunal de commerce de première instance de la Manche, section Coutances, circonscription de Mortain. Les étiquettes en notre possession démontrent qu’au moins deux autres marques existaient comme la marque "G.BELEKIS" et le camembert surchoix "LE GER".

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Le 19 janvier 1938, Nicole Bélékis succède officiellement à son père et devient directeur de la fromagerie de Ger. La fromagerie est réquisitionnée pendant la guerre avec patron et employés, évitant ainsi à tout le monde d’échapper au Service de Travail Obligatoire, imposé au gouvernement de Vichy par l’occupant allemand. Le lait est collecté à Ger, ainsi que dans toute la campagne environnante et particulièrement à Beauchêne, le Fresne-Poret, Yvrandes, Saint-Jean-des-Bois, et Saint-Cornier-des-Landes. On y fabrique jusqu’à trois mille camemberts par jour, une production non négligeable pour l’époque, surtout en temps de guerre, ainsi que du beurre emballé par caissettes de 20 kilos. Chaque soir à minuit, une camionnette de l’usine quittait Ger afin de livrer la production aux Halles de Paris vers 5 heures du matin. Une dizaine d’employés travaillaient à la fromagerie, ce nombre augmentait pendant l’été quand les quantités de lait à transformer étaient plus abondantes. On apprend aussi dans le livre sur Ger, que la tradition voulait que le départ de la noce de chaque ouvrière qui se mariait se fasse à partir de la fromagerie.

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Dans les années 1940, le pain se faisant rare à Ger, c’est Nicole Bélékis lui-même qui allait l’acheter dans une boulangerie de Saint-Fraimbault, dans l’Orne. Le boulanger avait une fille, Georgette, qui pendant toute la durée de la guerre se dévouait pour aider les blessés, les malades et les réfugiés passant par Saint-Fraimbault. En 1948, Nicole Bélékis épouse Mlle Georgette Seigneur, la fille du boulanger, qui donnera naissance à deux filles : Jocelyne et Liliane.

En 1962, après plus d'un demi siècle d'activité fromagère, la fromagerie de Ger est vendue à la société "La Petite Fermière" située à Damblainville, dans le calvados, qui sera reprise à son tour par la société Gloria, et enfin les bâtiments seront occupés par un antiquaire qui y installera sa boutique.

Sources : Extrait de "GER un village normand à travers les Siècles, Tome 2"

Date de dernière mise à jour : 29/09/2022