Fromagerie de Salit, Gualino Frères Montauban (82)

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La «laiterie fromagerie de Salit, ancien établissement Gualino» était une société anonyme, constituée le 28 juin 1939, et immatriculée au greffe du tribunal de commerce de Montauban sous le numéro 8345B. Elle était connue auparavant sous le nom de «laiterie fromagerie Gualino», une SARL fondée le 13 mai 1936, par les frères Gualino (Mario, Joachim, Pascal et Roméo). Le registre de dépôt d’actes sur la période 1929-1950 (cote 6U121/69) du tribunal de commerce le confirme (voir les extraits). Le siège social était sis au domaine de Salit à Montauban, où était installée aussi l’usine, administrée par les frères Gualino, qui en détenaient les parts principales. La société avait pour objet principal l’industrie laitière et fromagère (ramassage, stockage, vente de lait et transformation en fromages). Elle assurait aussi la vente de produits alimentaires, salaisons et élevage de porcs. La branche «lait de consommation» sera progressivement localisée auprès de deux filiales en Haute-Garonne, pour se concentrer sur la fabrication et la commercialisation de fromages de différents types : Saint-Paulin, Aziago, pâtes molles, demi-cuite pressée type Gouda, et des pâtes cuites pressées marques «Spintz» et «Passolan».

Il faudrait savoir cependant, que l’activité laitière avait déjà démarré vers 1925, de façon très artisanale avec le rachat d’une petite fromagerie en faillite et seulement une centaine de litres de lait transformés par jour, en fromages de type italien. Le nom de la famille Gualino, est mentionné dans le livre de Laure Teulières «Immigrés d’Italie et paysans de France, 1920-1944». Nous savons aussi que Pascal Gualino a fondé la Centrale Laitière de Béziers et que la Fromagerie de Salit traitait à la fin des années 1960, plus de 200.000 litres de lait par jour et employait une centaine d’ouvriers. Elle sera vendu au début des années 1970 à la société Tempé-Lait.

Informations extraites d’un annuaire du lait des années 1970 :

La fromagerie de Salit fut créée dès le début du siècle, au confluent de trois vallées la situant ainsi au carrefour de grandes voies de communication. Aujourd’hui, elle bénéficie du privilège supplémentaire d’être au cœur de la région Midi-Pyrénées, qui se caractérise par l’augmentation continue de sa production laitière. Collectant un volume de lait important, entièrement destiné aux fabrications fromagères, la Fromagerie de Salit s’est équipée tout récemment d’un outillage moderne lui permettant d’affronter sans complexe le marché européen. La gamme fromagère offerte à la clientèle est diversifiée puisqu’elle part des pâtes molles avec par exemple son Fromage des Pyrénées «Le Mountalba», jusqu’aux pâtes dures, tels les fromages de type italien, et son Sbrinz français. Animé d’un esprit commercial comparable à son évolution technique, la Fromagerie de Salit occupe, non seulement une position intéressante sur le marché français, mais réalise un chiffre d’affaires toujours croissant à l’exportation.

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Publicité extraite d’un annuaire du lait des années 1970 :

«Il était une fois un fromager, pétri de traditions et plein d’imagination qui créa un fromage pour le plaisir des yeux et la satisfaction du palais. Il lui donna le nom patois de son pays « Mountalba ». Il le voulut bonhomme, jovial à souhait et d’une forme rebondie; d’une forme qui séduise l’œil et mette en appétit. D’un rebondi, bien épais qui donne envie d’y tailler à plein couteau la tranche qui, tout à l’heure, sera savourée, arrosée de ce petit rouge du pays, son habituel compagnon. Pour bien protéger et conserver toutes les qualités de la fine pâte, il habilla le Mountalba d’une rude robe noire qui le marque de l’air robuste et rustique des braves paysannes de nos campagnes. Le fromage entamé, cette robe devient le sombre écrin qui fait ressortir et paraître encore plus belle l’engageante couleur crémeuse de sa chair. C’est dans cette pâte moelleuse que réside le plaisir qui réjouit le palais et séduit la langue. Elle est pourtant toute simple ; faite avec du bon lait, elle est affinée lentement dans la fraîche pénombre d’une cave où, pendant plusieurs semaines, sur de solides planches, le bon caillé s’est transformé en succulente spécialité.

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Les Récompenses :
Médaille de Bronze pour son Fromage frais pasteurisé 40 %, Paris : 1970,
Médaille d’Or pour son Asiago français 40 %, Paris : 1964,
Médaille d’Or pour son Cendré du Quercy, Paris : 1970,
Médaille d’Argent pour son Cheddar 50 %, Paris : 1964,
Médailles d’Argent pour sa Tome du Quercy pasteurisée 45 %, Paris : 1965,80,
Médailles de Bronze pour sa Tome du Quercy pasteurisée 45 %, Paris : 1969,75,79,
Médaille d’Argent pour sa Tome noire pasteurisée 50 %, Paris : 1984,
Médaille de Bronze pour son Bel Paese 50 %, Paris : 1964,
Médaille d’Argent pour son Fromage pasteurisé 32 %, Paris : 1973,
Médaille d’Argent pour sa Tome blanche pasteurisée 20 %, Paris : 1987,
Médailles de Bronze pour son Fontal pasteurisé 48 %, Paris : 1966,68,
Médaille de Bronze pour son Fromage de Chèvre, Paris : 1969,

Serge Schéhadé [Camembert-Museum] [23/10/2011]

 

Date de dernière mise à jour : 27/11/2022